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Olivia Clancy (MCA)

Un monarque orange et noir aux pattes filiformes s’est perché sur l’index d’Olivia Clancy. Dans le cadre de son travail de coordonnatrice de la sécurité alimentaire au centre communautaire Crescent Valley, à Saint John, Olivia est responsable du développement du jardin communautaire appelé « The Growing Place » Et une partie de ce travail consiste à prendre soin des chenilles du monarque jusqu’à ce qu’elles sortent de leur chrysalide et sont libérées dans le jardin. « Quand j’ai commencé à travailler ici, je ne m’attendais pas à passer une heure par jour à ramasser des crottes de chenilles. Elles en font beaucoup! » Mais Olivia sait que les pollinisateurs sont importants pour les plantes.

Avant de commencer la visite du jardin, Olivia encourage doucement un jeune monarque mâle à entrer dans un panier en maille. On sait que c’est un garçon parce qu’il a beaucoup de taches sur les ailes et que ses veines sont plus minces que celles de la femelle. Olivia le marque pour une étude de migration. Dehors, elle le dépose doucement sur une asclépiade.

Diététiste immatriculée et mentore communautaire en alimentation, Olivia aime le travail pratique qui consiste à faire pousser des plantes. Elle a suivi sa formation de MCA au printemps 2019, avec le Réseau de santé Horizon, et a ensuite assumé son poste d’organisatrice de projets de jardin. À quel moment a-t-elle commencé à travailler à Crescent Valley? Selon elle, la formation de MCA lui a donné une crédibilité en tant qu’activiste en alimentation et lui a permis de nouer des liens dans la communauté.

Elle ne connaissait pas grand-chose au jardinage, mais dit qu’elle « apprend sur le tas… et il y a beaucoup à apprendre ». Elle montre du doigt le large éventail de plates-bandes, remises, arbres fruitiers et jardins pour pollinisateurs, tous en plein essor, ainsi que la serre en cours de construction. « Nous avions un plan ambitieux pour le jardin communautaire. En avril, il n’y avait que de l’herbe ici. Nous avons eu une très bonne année. » C’est le moins qu’on puisse dire.

Vingt-trois plates-bandes surélevées pour la culture bio étaient offertes au coût de 15 $ aux membres de la communauté de Crescent Valley. Dans deux autres plates-bandes, Olivia a cultivé des légumes pour la banque alimentaire North End. Les jardiniers avaient accès à une remise remplie d’outils et ont chacun reçu un panier de semences.

Pour commencer, on a offert une série d’ateliers, notamment sur le compostage, la conception d’un jardin et les semis. En participant à ces ateliers et en observant les jardiniers chevronnés, Olivia a beaucoup appris. « Je n’avais jamais vu pousser un poivron… il était tellement petit au début… c’était une expérience formidable! »

Olivia me montre des plants de haricots et de tomates assez impressionnants qu’elle a cultivés pour la banque alimentaire. L’ouragan Dorian les a un peu « maganés », mais il est clair qu’ils étaient de bons producteurs. Certains des jardiniers finiront par se porter volontaires pour cultiver des légumes dans l’aire commune pour la banque alimentaire; Olivia organise donc un système pour faciliter le processus.

De nombreuses plates-bandes ont été louées par les nouveaux arrivants syriens. Olivia a appris auprès de ces jardiniers d’expérience, dont beaucoup étaient travailleurs agricoles dans leur pays natal. « J’ai été extrêmement impressionnée par leurs talents de jardinier. » Ils ont introduit des légumes inhabituels dans le jardin, comme la féverole et l’aubergine, ils ont enseigné avec enthousiasme et ils ont partagé les fruits de leur récolte.    

L’an prochain, Olivia compte cultiver des vignes, tant pour le fruit que pour la feuille, ingrédients courants dans la cuisine du Moyen-Orient. « Si nous cultivons des vignes, les feuilles seront utilisées. »

Il y aura éventuellement 42 plates-bandes surélevées et sept plates-bandes accessibles en fauteuil roulant. Pendant que nous parlions, nous entendions des équipements lourds en arrière-plan qui préparaient le terrain pour une serre de taille commerciale et un réseau d’alimentation permanente en eau. Une fois la serre prête, on pourra cultiver des aliments à l’année grâce à des systèmes de chauffage et d’éclairage d’appoint.

La vision d’avenir? Olivia imagine un kiosque de jardin, des barbecues, une aire de rassemblement extérieur, plus d’arbres fruitiers et un grand jardin pour pollinisateurs. À l’extérieur de l’aire clôturée, un jardin de petits fruits : mûres, framboises et bleuets. Nous parlons aussi de la possibilité d’une forêt comestible et Olivia lève les yeux vers le flanc de colline en disant : « ce terrain est à vendre. J’aimerais vraiment des poules et une chèvre ».