Dilys Toole est l’une des huit bénévoles, mentors communautaires en alimentation (MCA) de Nackawic, qui assurent le bon fonctionnement d’une gamme impressionnante de programmes alimentaires dans le village. Elle a suivi sa formation il y a six ans, avec le même groupe que Gail Farnsworth, et dirige maintenant le programme de dîner scolaire (appelé Feed the Hawks) offert trois fois par semaine.
« Chaque fois qu’on organise une activité, je suis toujours la première à me porter volontaire pour la nourriture », dit-elle. En plus de diriger le programme de dîner, elle donne un coup de main lors des dîners-causeries du vendredi et des déjeuners du club Lions.
Dilys a grandi dans une famille qui mangeait toujours bien et prenait ses repas à table. « Ma mère était bonne cuisinière, et les parents de mon mari aimaient la fine cuisine et étaient “cusinomanes” à leur époque. » Dilys est abonnée à plusieurs revues spécialisées en alimentation. « J’adore essayer de nouvelles recettes, surtout sans gluten. Si j’étais plus jeune, j’aimerais beaucoup avoir un restaurant. »
Dilys avoue qu’avant de suivre sa formation, elle ignorait ce qu’était la sécurité alimentaire. Lorsqu’elle a appris que beaucoup d’écoliers n’avaient pas les moyens de se payer un lunch et devaient donc s’en priver, elle s’est impliquée dans le programme Feed the Hawks. Offert trois fois par semaine, ce programme en est à sa deuxième année et est ouvert à tous : quiconque veut un lunch gratuit peut en recevoir. « Il nous est même arrivé de donner un lunch à une enseignante qui avait oublié le sien à la maison. »
Dilys est responsable d’acheter la nourriture en fonction des aliments en solde à l’épicerie du coin et de livrer les lunchs le lendemain. « Nous offrons un sandwich, du jus, un légume et du yogourt ou un fruit pour le dessert. » Ce sont habituellement des sandwichs au jambon et au fromage ou au « WowButter », un substitut dont le goût est presque identique à celui du vrai beurre d’arachide.
Dilys donne aussi un coup de main pour le programme Little Chef offert aux enfants de 4e et 5e années. Il s’agit d’un cours de cuisine animé par les élèves du programme d’arts culinaires de l’école secondaire. « Les enfants sont très enthousiastes. À la maison, ils n’ont pas la chance de cuisinier; tout le monde est trop occupé. » Ils transmettent ce qu’ils ont appris au sujet de la nourriture et des techniques culinaires à leurs familles.
Les enfants adorent recevoir l’aide et l’attention des élèves du secondaire, qui à leur tour « aiment l’idée d’aider les autres. Les résultats sont concrets et visibles. » C’est donc une situation gagnant-gagnant pour tous.
Interrogée sur les aspects les plus utiles de sa formation, Dilys dit que : « le principal bienfait de la formation de MCA, c’est la confiance en soi. Les gens t’écoutent plus ». Elle dit avoir le plus appris lors du cours sur la salubrité alimentaire. Elle explique qu’on évalue les pratiques de manipulation des aliments de chaque participant et qu’on leur remet un certificat, ce qui contribue largement à donner de la crédibilité à leurs projets. La formation a aussi incité Dilys à faire du bénévolat.
Dilys a développé des façons de faire qui lui sont propres, et ce, à plus d’un égard. Elle plaisante un peu en racontant que les gens se sentent gênés et peu attrayants lorsqu’ils doivent porter un filet à cheveux durant la formation de MCA et son volet sur la salubrité alimentaire. Tous les participants cherchent des solutions de rechange qui seraient quand même efficaces pour retenir les cheveux. « Certains portent une casquette de baseball, mais moi je suis plutôt du genre bandana. »